En complément des thérapies individuelles, les patients ont la possibilité de rejoindre le Groupe insertion qui vise à faciliter leur intégration dans la société française.
La plupart des patients arrivent au centre de soins durant leur procédure d’asile. Le statut de demandeur d’asile leur interdisant de travailler, ils se trouvent dans l’incapacité de se projeter dans un avenir professionnel. Mais une fois obtenu leur statut de réfugié politique, on exige d’eux une insertion professionnelle extrêmement rapide (de nombreuses structures d’accueil ne leur accordent qu’un délai de trois mois pour trouver un logement autonome). Les réfugiés sont alors contraints d’accepter des emplois sous-qualifiés et mal payés, ajoutant au traumatisme subi dans le pays d’origine une déchéance sociale dans le pays d’accueil.
Atelier de français : favoriser l’accès au savoir
L’accès au savoir – parler, lire, écrire, comprendre – est un accès à plus de liberté, d’autonomie, de dignité. C’est pour tous les migrants en soin au centre de santé Parcours d’Exil une porte d’entrée vers une vie sociale, une culture nouvelle et une possibilité d’emploi.
Les thérapeutes – médecins, psychologues, ostéopathes – proposent à leurs patients souffrant de psychotraumatisme de participer à l’atelier de français, une fois par semaine. Le but de l’atelier est d’une part de réapprendre à se concentrer, à réfléchir, à reprendre confiance et estime de soi et d’autre part, de faciliter leur intégration et de leur donner l’occasion de rencontrer d’autres patients du centre. Pendant deux heures ils se concentrent sur la pratique du français, en petits groupes de 2 ou 3 et selon leur niveau, dans une ambiance légère, chaleureuse et sans contrainte.
La qualité première du bénévole ne réside pas tant dans sa compétence technique d’enseignant que dans sa capacité à créer un groupe d’apprenants et à partager le plaisir de progresser ensemble. Il est fréquent de les voir s’entraider dans leurs langues respectives, principalement des dialectes africains. La souplesse et l’adaptabilité sont aussi nécessaires car il leur est parfois difficile de venir régulièrement à l’atelier. Certains viennent de loin, ont des démarches administratives à accomplir, des horaires de travail qui ne leur permettent pas toujours d’être présents. Ils font preuve de beaucoup de courage et de détermination.
Atelier d’insertion professionnelle: favoriser l’accès à la vie professionnelle
Les ateliers d’insertion professionnelle pour migrants ayant une autorisation de travail a été mis en place à Parcours d’Exil, très tôt après sa création.
Cet atelier est une réponse à un besoin de nos patients et vise à les accompagner dans leurs parcours d’insertion professionnelle, en complément de la prise en charge de la santé physique et mentale dont ils bénéficient au sein du centre de santé de Parcours d’Exil. Animé par un bénévole de l’association, membre du Conseil d’administration et conseiller en insertion professionnelle, notre atelier accueille les patients orientés par les médecins et psychologues.
A raison de 2h par semaine tous les vendredis, nos ateliers sont collectifs et ont lieu dans les locaux de Parcours d’Exil. Nous adaptons nos ateliers en fonction des profils et de la demande de chaque patient avec une écoute attentive, bienveillance en tenant compte la spécificité de chacun.
Le contenu de nos ateliers consiste en la définition d’un projet professionnel, la recherche d’emploi ou de formation, l’élaboration de CV ou de lettres de motivation, l’orientation vers Pôle Emploi pour leurs inscriptions, les conseiller ou les orienter vers d’autres dispositifs d’insertion socioprofessionnelle.
Témoignages :
« Très motivés, curieux, assidus et ambitieux, les patients me surprennent par leur volonté et leur envie de s’intégrer dans la société française et surtout de réussir à s’insérer professionnellement. Je suis frappé par leur courage, leur détermination à s’en sortir malgré un parcours douloureux. Ils restent dignes. Les valeurs qu’ils portent sont un exemple. Ils veulent apprendre, se former et trouver un emploi. Aussi, ils sont très reconnaissants de l’accueil, de l’écoute et des soins qui leur sont réservés par Parcours d’Exil ». Madjide Ba – Bénévole
« Pour moi, j’ai appris beaucoup de choses : Comment mettre mon cv en valeur et comment on fait une lettre de motivation. Et aussi pour faire un entretien d’embauche qu’est-ce qu’on doit dire ? Qu’est-ce qu’on ne doit pas faire ? Et savoir ce que ça signifie CPF (Compte Personnel de Formation). Et faire la différence des lettres de motivation sur le métier que tu cherches. Et savoir aussi comment rechercher des emplois ou des formations professionnelles.
Merci ». Sory D.